Maromme Ma Ville : Vendredi dernier, le Conseil Municipal s’est réuni pour le vote du budget. Quelles en sont les grandes lignes ?
David Lamiray : Tout d’abord, Maromme fait valoir une bonne santé financière qui est le résultat d’une gestion rigoureuse et raisonnée menée par l’équipe municipale depuis dix ans maintenant. Nous avons toujours adopté le principe de prudence, jamais envisagé notre démarche à court terme. La gestion d’une ville est un travail au long cours qui convient mal à l’imprévu même si celui-ci peut arriver. Nous n’avions pas en effet imaginé que sur ce mandat 2014/2020, nous cumulerions une perte de dotation de l’Etat de 5 millions d’euros. Cela est considérable. Mais nous avons su y faire face avec calme et pragmatisme. Aujourd’hui, ce budget 2018 que nous venons d’adopter montre une nouvelle fois notre rigueur dans la maitrise des dépenses et notre audace dans la capacité à investir pour l’avenir. Nous avons réussi à contenir nos charges de fonctionnement au même niveau que celles de 2011, et cela malgré un taux d’inflation cumulé de 3,5%. En chiffres, cela signifie 461 930€ d’économies sur cette période. Enfin, dernier élément important, nous avons continué à réduire la dette de la Ville. L’annuité de la dette est passée sous la barre symbolique des 100€ par habitant en 2017.
Maromme Ma Ville : Tout le monde sait en effet les difficultés que rencontrent aujourd’hui les collectivités. La diminution des dotations de l’Etat a sérieusement entamé la capacité d’agir des communes. Pour autant, comme vous le dites, Maromme affiche une bonne santé financière, quel est en le secret ?
David Lamiray : Il n’y a pas de secret, encore moins de mystère. Lorsque les recettes diminuent, il faut savoir limiter les dépenses. C’est élémentaire, me semble-t-il. Cependant, il est vrai que dans la manière de faire et les décisions prises, des différences peuvent apparaitre. À Maromme, avec Romuald Van Huffel, mon adjoint aux finances, depuis de nombreuses années, nous avons porté nos efforts simultanément sur des économies à courts et moyens termes. Cela signifie que nous avons, premièrement, demandé aux élus investis dans les commissions et aux services municipaux d’engager au quotidien une «véritable chasse» aux dépenses inutiles. Chaque euro qui s’apprête à être dépensé doit se justifier au regard de l’intérêt collectif et du projet global de développement que nous portons pour la commune. Et là, je dois le dire, chacun a rempli sa mission. C’est la première raison pour laquelle Maromme fait valoir des finances saines. Ensuite, il y a les économies que j’appelle «différées», des choix d’investissements réfléchis pour l’avenir. L’un des exemples le plus probant et tout aussi symbolique est sans doute celui de notre réseau de chaleur urbain. 20 100€ d’économies sur le chauffage entre les deux exercices. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. J’ajoute que cela représente aussi 10 000 tonnes de CO2 en moins pour la planète. Notre politique volontariste en matière d’environnement, qui est le fil rouge de nos actions, a aussi des effets directs sur les finances publiques. Je pourrais prendre également le passage des équipements à l’éclairage LEDs dont les économies s’élèvent, toujours entre les deux exercices, à 37 200€ sur notre facture d’électricité. Enfin, le dernier effort de cette trilogie qui concourt à la bonne santé financière de la commune repose sur notre politique active et volontariste en matière de désendettement de la ville. Il faut savoir qu’une dette coûte cher à une commune au quotidien et plus particulièrement les intérêts qu’elle génère. Nous avons réduit ces charges de 32 000€ l’an dernier. (…) Pour mener les transformations indispensables à la modernisation de la ville, il nous faut être en mesure d’investir. C’est grâce, encore une fois, à une gestion rigoureuse des finances publiques, des efforts continuels pour limiter nos dépenses de fonctionnement que nous y parvenons. Notre capacité d’autofinancement est un indicateur important. 30,1% des investissements sont financés par de l’épargne nette.
Maromme Ma Ville : Ce budget se caractérise en effet par une forte diminution des dépenses de fonctionnement, comme vous venez de le dire, mais aussi parallèlement, par un haut niveau d’investissements. N’est-ce pas là un paradoxe ?
David Lamiray : Pas du tout. Nous nous donnons les moyens de mener à bien les engagements pour lesquels les Marommais nous ont attribué leurs suffrages. Les économies, parfois drastiques, que nous réalisons servent à maintenir notre capacité à investir. Le budget d’une collectivité est tenu à un équilibre absolu entre les dépenses et les recettes. C’est la loi qui l’impose. Nos choix, ici à Maromme, se concentrent sur la préservation d’un service public fort, toujours efficace et de qualité, d’une part, et sur l’amélioration de la ville, d’autre part. Cela suppose naturellement d’anticiper afin de conserver un minimum d’amplitude quant à nos marges de manœuvre mais aussi de nous projeter bien au-delà de 2020 pour définir les perspectives pour la ville.
Maromme Ma Ville : De nombreux projets vont encore voir le jour cette année à Maromme. Pouvez-vous en présenter les grands axes ?
David Lamiray : Depuis 2008, les Marommais le savent, ils le constatent jour après jour, nous travaillons au renouveau de Maromme. Nous avons créé de grands équipements structurants, rénové une grande partie de notre patrimoine et amélioré au quotidien notre cadre de vie. Nous avons l’ambition de rendre la ville plus belle, plus moderne, plus écologique, plus solidaire aussi. Nous continuons donc notre travail dans ce sens. Cette année, nous allons poursuivre les travaux déjà engagés de mise en accessibilité des équipements avec une enveloppe de 700 00€ consacrée à cet objectif. L’éducation, qui demeure l’une de nos priorités, sera une nouvelle fois au cœur de nos actions avec le remplacement des ordinateurs en fond de classe, la rénovation de la cour de l’école Robert Desnos ou encore la réfection de plusieurs classes dans les différents équipements scolaires. L’école de musique, qui est largement plébiscitée par les Marommais, va aussi faire l’objet d’importants travaux. 82 000 € y sont dévolus. Bien entendu, l’environnement reste le moteur de notre engagement. L’acquisition d’un véhicule électrique pour compléter la flotte automobile des services techniques, la création d’une noue végétalisée, notre « avenue verte » ou encore l’installation d’un écopaturage sur les coteaux sont des exemples parmi d’autres. Aussi, à La Maine, les courts extérieurs de tennis du Parc de Signa seront rénovés et le programme décennal de réfection des trottoirs sera poursuivi, budgété à hauteur de 30 000€ par an.
Maromme Ma Ville : Pouvons-nous dire que ce budget 2018 est, somme toute, volontariste ?
David Lamiray : Pour le développement d’une ville, les élus représentent, à mon sens, les premiers de cordée. Ils donnent l’impulsion. Construire et rénover, améliorer et dynamiser sont les clés de l’attractivité. Nous montrons à nos partenaires, publics ou privés, notre volonté à parfaire la ville. Nous leur démontrons notre détermination. Nous ne pourrions leur demander des efforts si nous-mêmes nous n’en faisions pas. Aujourd’hui, force est de constater que tous nous suivent. La Métropole Rouen Normandie en premier lieu investit beaucoup. La rénovation du réseau d’assainissement de La Maine hier, la rue des Martyrs ou la place Saint Just aujourd’hui pour ne citer que les chantiers colossaux, elle nous accompagne au quotidien à faire de Maromme une ville moderne et en pointe. Tous les bailleurs, par la rénovation de leur patrimoine, et promoteurs, par leurs investissements sur le territoire, y contribuent aussi. Les entreprises s’implantent ou s’agrandissent, les commerces investissent, des associations se créent, les demandes de logements explosent… parce que nous les avons convaincu, nous leur démontrons aujourd’hui encore dans les faits et par le vote de ce budget que « Maromme bouge, Maromme change ».