Communiqué de David Lamiray, Maire de Maromme :
« Le Premier Ministre Edouard Philippe a présenté mardi dernier à l’assemblée nationale les grandes lignes de son plan de levée du confinement. Nous en avons pris acte. Nous pouvons tous admettre l’urgence de contenir la crise économique qui sévit parce qu’elle impacte durement le revenu des ménages, qu’elle fragilise profondément l’emploi et qu’elle pourrait condamner certaines activités. Il n’en demeure pas moins que nous devons rester extrêmement vigilants vis-à-vis des conditions sanitaires de ce déconfinement. J’observe, pour ma part, la plus grande prudence vis-à-vis d’une communication qui serait trop hâtive. Chaque jour, de nouvelles informations nous sont livrées qui viennent contredire celles de la veille. Néanmoins, il nous faut agir, s’adapter aux directives gouvernementales et répondre aux attentes et aux appréhensions des habitants.
Parmi les annonces du Premier Ministre, le retour en classe des élèves des écoles maternelles et élémentaires a suscité légitimement beaucoup d’interrogations et la question aujourd’hui divise. Il est vrai qu’à ce stade de la pandémie où de nombreuses zones d’ombres persistent, le retour en classe des plus jeunes, public le moins enclin à respecter les gestes barrières, a de quoi surprendre. Si je suis bien évidement favorable au retour en classe des élèves parce que l’école à distance a ses limites, qu’elle peut, dans certains cas, accentuer les inégalités, la sécurité des enfants doit néanmoins prévaloir. C’est une priorité absolue à laquelle nous devons veiller.
Le gouvernement a défini ce retour en classe sur la base du volontariat. Cela signifie qu’il appartient aux parents de décider.
Le Ministre de l’Éducation Nationalea défini ce retour en classe selon les spécificités du terrain. Cela signifie qu’il appartient au Maire de prendre seul ses responsabilités.
La méthode peut prêter à commentaires. J’éviterais les vaines querelles pour me concentrer sur l’essentiel : l’accueil des élèves, des enseignants et des personnels des écoles dans des conditions sanitaires qui garantissent la sécurité de chacun. Cela dit, il faut tout de même souligner au passage qu’Edouard Philippe ne peut ignorer les réalités et ses contraintes de terrain, pour avoir été lui-même maire d’une grande ville normande. Il faut le dire, ce plan de levée de confinement pour les écoles suppose, en filigrane, une organisation à la charge des communes qui signifie, ni plus ni moins pour les Maires, d’être en mesure, avant le retour des élèves le mardi 12 mai, d’assurer notamment le réaménagement de toutes les salles de classe, d’organiser une circulation adaptée au sein des établissements et de prévoir l’organisation des temps de récréations afin de veiller au respect continuel des mesures de distanciation. Il s’agit aussi, pour les communes, de garantir le nettoyage et la désinfection systématique de l’intégralité des locaux. C’est également la question de la restauration à résoudre qui reste parmi l’une des problématiques importantes et compliquées tout comme celle de la gestion des sanitaires, sujet complexe à élucider avec de jeunes enfants.
Tout le monde comprendra aisément, au travers de ce rapide descriptif, les difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui et pour lesquelles nous devons trouver des solutions fiables, sûres et pérennes.
Pour autant et bien entendu, je ne dérogerai pas aux responsabilités qui sont les miennes comme je l’ai toujours fait par le passé. Aujourd’hui posément, avec les élus qui m’entourent et mes collaborateurs, en concertation étroite avec l’inspectrice d’académie de ma circonscription, Valérie Fieffé, et ses services, nous travaillons d’arrache-pied pour résoudre ce qui apparait comme une équation à plusieurs inconnues. À tous ces impératifs s’ajoute une difficulté de taille qu’il est important de souligner. Nous ne savons, à l’heure qu’il est, le nombre précis d’élèves qui franchira la barrière de leur école mardi matin. Les enseignants contactent actuellement tous les parents pour s’informer de leur décision vis-à-vis du retour de leurs enfants en classe. Je tiens, par ailleurs, à saluer et remercier à cette occasion les équipes enseignantes de Maromme qui ont assuré la continuité pédagogique des élèves durant le confinement.
Nous nous voyons donc aujourd’hui contraints à élaborer de multiples scénarii parmi lesquels, je ne l’exclu pas à ce jour, celui de ne pas réouvrir les écoles mardi prochain. Encore une fois, la sécurité sanitaire des enfants doit prévaloir. Aucun risque ne peut être minoré. Néanmoins, nous mettons tout en œuvre pour préparer activement le retour des enfants et des équipes éducatives dans nos écoles. L’ensemble des services est mobilisé sur le sujet. Les services techniques vont ainsi procéder dès lundi prochain à la désinfection de toutes nos écoles. Nous mettrons à disposition des équipes pédagogiques et municipales la logistique indispensable pour éviter la propagation du virus (masques, gants, gel hydroalccolique…) et déploieront les effectifs nécessaires pour les soutenir. Une signalétique à l’intérieur des établissements va être installée pour accompagner les enseignants dans le travail de pédagogie auprès des élèves. À l’extérieur, une information en direction des parents leur indiquera le dispositif mis en place et les précautions à prendre.
Le gouvernement s’est en quelque sorte défaussé sur les collectivités. J’en prends acte. Dans ces périodes troublées et troublantes, angoissantes, les élus doivent impérativement faire valoir de l’exigence et de la cohérence dans leurs actions et leurs priorités.
Dans quelques jours, j’adresserai un courrier à l’ensemble des Marommais.es pour les informer, comme je l’ai fait au début du confinement, des mesures et des dispositions que j’ai été amené à prendre à l’échelle de la commune dans le cadre de ce plan de déconfinement. Il demeure de ma responsabilité de continuer à les protéger. Je reste mobilisé, vigilant et déterminé. Vous pouvez compter sur moi. »