Aujourd’hui, Maromme se voit gratifier du Prix National de l’Arbre, seule ville de France distinguée cette année et la première en Normandie. Cette distinction remise par Le Conseil National des Villes et Villages Fleuris récompense les efforts déployés depuis une dizaine d’années par l’équipe municipale pour préserver, entretenir et développer le patrimoine végétal de la commune. Pour les organisateurs de ce Prix, il s’agit de « récompenser une collectivité qui a assuré, dans le cadre d’une politique globale et cohérente de l’environnement et des paysages, une gestion exceptionnelle et innovante de son patrimoine arboré« . Hier, David Lamiray, Jean-Marc Richard, adjoint à la Culture, et Charlène Priou, directrice des Services Techniques Municipaux, se sont rendus à Paris pour recevoir le prix des mains du Secrétaire d’Etat en charge du tourisme auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.
Un patrimoine arboré riche et précieux
Véritable poumon vert, le bois de la Valette s’étend sur 145 hectares, soit près d’un tiers de la surface de la commune. Le jury national des Villes et des Villages Fleuris a constaté, lors de sa venue, la richesse de ce patrimoine dont «la canopée constitue une proportion remarquable de la surface urbaine. (…) La mise en valeur de l’espace forestier et de la rivière vient atténuer l’aspect minéral de la ville». Consciente du rôle social de la forêt mais aussi de son impact visuel rassurant auprès des habitants, l’équipe municipale s’est en effet attachée ces dernières années à valoriser ce patrimoine. Propriétaire de 64 hectares de forêt, il y a quelques années, elle a décidé de confier la gestion de ce bien à des professionnels du secteur, en l’occurrence l’Office Nationale des Forêts (O.N.F.). Maromme est parmi les rares villes à réinvestir l’intégralité des recettes liées à la gestion de sa forêt (vente du bois) dans le renouvellement des essences et l’entretien de ses espaces forestiers. Entre 2013 et 2019, 820 arbres ont été nouvellement plantés sur le territoire. Depuis 2018, chaque inauguration d’équipement s’accompagne systématiquement de la plantation d’un séquoia. Par ailleurs, dans le cadre de ses engagements pour le Climat (COP21 locale Rouen Métropole), elle a également pris la décision désormais qu’à chaque arbre abattu, deux seraient replantés.
Des arbres remarquables
Maromme a le privilège de posséder sur son territoire quelques arbres dont la rareté, les dimensions, l’âge ou encore la force symbolique en font des arbres d’exception, communément appelés «arbres remarquables». Sur la commune de Maromme, 7 arbres isolés remarquables, participant à la qualité paysagère de l’espace urbain, ont été identifiés. En application de l’Article L. 123-11, alinéa h du Code de l’Urbanisme, ils ont été inscrits en qualité «d’éléments de paysage à conserver et protéger». Il s’agit de 3 séquoias, 1 noyer, 1 platane, 1 cèdre bleu et 1 hêtre pourpre. Le jury national des Villes et des Villages Fleuris a d’ailleurs souligné «le traitement de qualité» dont bénéficiaient ces arbres remarquables.
La construction de la médiathèque, denommée «Le Séquoïa», est une belle illustration de cette attention portée à ces arbres. L’intégration d’un séquoia centenaire au projet architectural très contemporain de la médiathèque témoigne de cette recherche constante d’équilibre entre le minéral et le végétal, de cette ambition singulière de l’équipe municipale de lier son patrimoine historique à son devenir. Par ce geste fort, les élus ont souhaité rappeler que la modernisation de la ville ne pouvait se faire au détriment de son environnement, mais bien au contraire en le valorisant et le protégeant.
Une modernisation environnementale de la ville
Si le jury du Conseil National des Villes et Villages Fleuris a été sensible à l’attention des élus envers leur patrimoine arboré, il n’a pas été aussi indifférent à la vision globale d’aménagement du territoire qui est mis en œuvre à Maromme. Sans doute l’exemple de la création d’une coulée verte en plein cœur de ville aura marqué l’esprit du jury qui a apprécié «la stratégie municipale de re-végétalisation du centre-ville». Suite à la déconstruction de la maison de retraite « Les Aubépins » au profit de la construction d’un ephad et à la démolition des services techniques réaffectés dans des locaux situés sur la ZI de la Maine, la Ville a choisi de consacrer la majeure partie de cet espace à la création d’espaces verts. Les élus ont fait le choix audacieux de planter une pommeraie et d’agrandir par six la surface du square de Norderstedt plutôt que de consacrer cette réserve foncière, en plein coeur de ville, à des projets immobiliers. Le jury du Conseil National des Villes et Villages Fleuris a aussi noté «les actions en faveur de l’environnement et de la biodiversité satisfaisantes». De la construction d’un réseau de chaleur biomasse à la récupération des eaux de pluie, la création d’une grainothèque en passant par l’implantation de ruches, l’installation d’un site d’éco-paturage ou encore la réalisation de pistes cyclables, etc… la Ville de Maromme a multiplié ces derniers années les initiatives en faveur du cadre de vie et du développement durable.
Promouvoir et fédérer les habitants autour de la question de l’environnement en général et de l’arbre en particulier
La question de l’information auprès du public a également fait l’objet d’une appréciation du jury du Conseil National des Villes et Villages Fleuris, qui évoque notamment un bon relai «des actions en faveur de l’arbre dans le magazine municipal». En 2017, l’Office National des Forêts et la Ville de Maromme ont organisé la plantation de 700 arbres. À cette occasion, les organisateurs ont souhaité associer toutes les écoles de ville afin de sensibiliser les enfants à leur environnement. Plus d’un millier d’écoliers se sont ainsi retrouvés en forêt. Dans le même esprit, il y a quelques mois, la ville a édité et fait distribué à tous habitants «Le livre vert de Maromme», publication qui répertorie l’ensemble des actions menées sur le territoire communal en faveur de l’environnement.